Les métiers « psy » ou nos expériences avec ceux-ci font l’objet de nombreuses interrogations, discussions, idées, peurs et j’en passe…
Les articles « la psy cause » s’intéressent à tout ceci en s’appuyant sur un regard de « l’intérieur » car je suis psychologue clinicienne. L’idée étant de pouvoir aider à comprendre ces métiers, trouver des réponses, se rassurer et autres.
Aujourd’hui il s’agit de reprendre les choses depuis le début et de pouvoir poser les bases, avec en guise d’introduction les réponse à des questions plutôt essentielles : « mais au fait :
- Un psy c’est quoi ?
- Le psychologue, le psychothérapeute, le psychanalyste, le psychiatre ?
- Pourquoi – pour quelles raisons voir un « psy » ?
- A quoi ça sert un psy ?
- J’ai déjà vu un « psy » mais ça ne m’a pas aidé alors à quoi ça sert d’en revoir un ?
- Justement, il existe tellement de choses : comment bien choisir son « psy » ?
- Ça dure combien de temps ?
- Comment ça se passe chez un « psy » ?
Un « psy » c’est quoi ?
Nombreux sont les professionnels de santé dont le métier commence par le mot « psy » (par « psych » pour être exact. Nous ne prononçons pas le « ch » mais il a tout sens). Etant donné que le terme « psych » vient du grec « psukhê » qui signifie « âme », nous pouvons déjà conclure que chacun de ces métiers s’intéressent et s’occupent de celle-ci, quelle que soit la représentation que vous avez de ce terme (exemple : esprit, personnalité, conscient/inconscient etc…)
En effet, chaque professionnel de santé « psy » a en commun le fait de décoder, penser et panser les troubles et les maux de notre âme. Cela peut prendre différentes formes selon le métier exercé par le professionnel que vous consultez.
Nous avons en général moins de doutes ou de questionnements sur le métier de psychomotricien (du latin motor, du verbe movere qui signifie mouvoir), mais lorsque l’on parle de psychologue, psychothérapeute, psychanalyste etc … cela devient un peu plus flou. C’est pourquoi je vous propose une présentation de ces métiers et de leur spécificité.
Le psychologue, le psychothérapeute, le psychanalyste, le psychiatre ?
LE PSYCHOLOGUE :
du grec psukhê (âme) + logos (discours, langage) = discours de l’âme.
Formation : Il est diplômé d’état en psychologie (Master 2).
Durant son cursus il se spécialise. Cela peut être en psychologie clinique, psychopathologie, psychologie en entreprise, psychologie de l’éducation et de la santé, neuropsychologie, etc. C’est pourquoi il y a des psychologues du travail, des psychologues cliniciens, des experts psychologues, des psychologues sociaux, etc.
Il fait quoi ? Ses interventions sont diverses. Il est en général consulté pour des entretiens psychologiques et des suivis thérapeutiques (individuels ou collectifs). Mais on l’appelle aussi pour de l’évaluation psychométrique, des bilans de personnalité, de la supervision, de l’interversion, de la recherche scientifique, etc.
Où ? : Les lieux d’exercices des psychologues sont très variés car ils dépendent de ce pourquoi on fait appel à lui (cf liste non exhaustive ci-dessus). C’est pour cela que l’on peut rencontrer des psychologues aussi bien dans des institutions du secteur de la santé (clinique, hôpitaux etc.) que dans le domaine éducatif (école), social (crèche, association), juridique etc. Il exerce en tant que salarié et/ou libéral.
Outils, analyse et pratique : Le psychologue respecte les principes du code de déontologie des psychologues, ce qui donne déjà un belle entrée en matière concernant son métier. Ses outils, analyses et pratiques vont dépendre de la demande qui est formulée, des différentes
approches théorico-pratiques qui régissent sa profession (et il y en a beaucoup), de sa formation/spécialisation (certains psychologues ne sont pas formés « à telle ou telle chose ») et des « choix » qu’il fera (il peut être formé à « telle ou telle chose », mais ne pas être à l’aise ou maîtriser la pratique dont il est question).
Exemple : si il est consulté pour une évaluation psychométrique, il est de son devoir d’utiliser les outils adaptés pour réaliser ce bilan (c’est-à-dire, les outils validés scientifiquement). Bien sûr, ceci est sans compter qu’il les possède, qu’il les maîtrise (spécialisation/formation/analyse) et qu’il s’en serve (pratique) !
Comme vu précédemment, de part une spécialisation particulière ou de part son libre arbitre, il est possible que le psychologue consulté utilise plutôt « ceci ou cela ». C’est à lui de se présenter, de communiquer et de vous informer sur son approche et de ses « méthodes ».
Dans cette optique et pour ne pas parler à la place de mes collègues, voici mon exemple personnel :
Lou D, Psychologue sur Lyon 1er et à distance : Je suis psychologue clinicienne de formation, avec une spécialisation en psychopathologie. L’approche au sein de mon cabinet est généraliste (je reçois des personnes de tout âge) et multiréférentielle (aussi appelée intégrative).
Schématiquement et pour résumer : cela signifie que mes outils, mes analyses et ma pratique sont à imaginer comme une boîte à outils dans laquelle nous allons tester »telle ou telle clé ». Ces clés correspondent à des courants de pensées thérapeutiques multiples (systémique, générationnel et familial, analytique, cognitivo-comportemental, humaniste et existentialiste etc…).
Ainsi je n’applique pas la même méthode à chaque fois, mais je construis avec la personne l’approche qui lui convient le mieux et surtout… qui fait sens pour elle !
LE PSYCHOTHÉRAPEUTE :
psukhê (âme) + therapeía (cure) ou therapéuô (servir, prendre soin de, soigner, traiter) = cure, soin, traitement de l’âme
Formation : Pour obtenir le titre de psychothérapeute il faut une formation théorique en psychopathologie clinique de minimum 400h (ce qui signifie qu’il doit être diplômé ou avoir suivi des années d’étude en psychologie ou en psychiatrie) et avoir effectué un stage pratique d’au moins 5 mois dans des services agréés.
http://www.ff2p.fr/fichiers_site/organismes/organismes.html
Outils, analyse et pratique : Ses outils, ses analyses et sa pratique vont dépendre de la (ou des) techniques de thérapies auxquelles il s’est formé.
Liste non exhaustive de psycho-thérapie existante : l’hypnose, la PNL (programmation neuro-linguistique), l’EMDR (eye movement desensitization and reprocessing), les thérapie cognitivo- comportementales, la gestalt, l’analyse transactionnelle, la psychologie corporelle, la danse thérapie, l’équithérapie ou hippothérapie, etc.
LE PSYCHANALYSTE :
du grec psukhê (âme) + analyse – nom formé à partir d’un terme grec « analusis » qui signifie décomposition, lui-même formé à partir d’un verbe simple « luein » qui signifie décomposer = analyse, décomposition de l’âme
Formation : Il est membre d’une société psychanalytique reconnue (exemple : Société Psychanalytique de Paris = SPP, Société Française de Psychanalyse = SFP). Il a lui-même suivi une psychanalyse.
En général, il a une formation en psychologie ou en psychiatrie.
Outils, analyse, pratique : Les outils qu’il utilise et les analyses qu’il formule dépendent du courant de pensée auquel il appartient (Lacanien, Freudien, Jungien). Néanmoins, quel que soit son courant de pensée, sa pratique s’appuie sur les théories de l’inconscient, de la libre association d’idées et du transfert/contre-transfert.
LE PSYCHIATRE :
du grec psukhê (âme) + iatros (médecin) = médecin de l’âme
Formation : Il a obtenu un diplôme d’état de docteur en médecine et un DES (diplôme d’études spécialisées) en psychiatrie.
Outils, analyse, pratique : Comme un médecin « classique », il ausculte (grâce à la parole) et/ou il fait des bilans (en l’occurrence de personnalité), afin de détecter les troubles dont souffrent les personnes qu’il reçoit. Pour cela il utilise notamment le DSM dans sa version la plus récente (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux).
Il est possible que le médecin psychiatre conduise également des entretiens psycho-thérapeutique avec la ou les méthodes auxquelles il est formé (psychanalytique, cognitivo-comportementale, humaniste-existentialiste etc.)
Autres : Étant médecin, il est le seul des « psy » habilité à prescrire des médicaments ou à pouvoir établir des ordonnances pour des thérapies spécialisées, d’hospitalisation ou d’internement.
Pourquoi – pour quelles raisons voir un « psy » ?
Il est bien normal de se poser la question ! Mais il n’y a pas de « bonnes » ou de « mauvaises » raisons d’entamer une démarche avec un professionnel de santé « psy », quel qu’il soit. A n’importe quel moment de notre vie, à n’importe quel âge, nous pouvons nous retrouver dans des questionnements sur nous, notre identité voire faire face à un épisode douloureux ou complexe.
Chaque demande et chaque souffrance sont légitimes. Il n’y a pas besoin d’avoir vécu « telle ou telle chose » pour consulter, pas besoin d’avoir « tel ou tel symptôme », etc.
Pour plus de clarté, voici une liste non exhaustive des possibilités d’accompagnement spécifiques à ces corps de métiers « psy » :
- Connaissance et compréhension de soi
- Tristesse
- Stress, anxiété, angoisse
- Problèmes somatiques (les maux du corps)
- Irritabilité et colère
- Sommeil perturbé (hypersomnie ou insomnie)
- Alimentation perturbée (boulimie ou anorexie)
- Conflits
- Exigence / perfectionnisme
- Trouble de la confiance en soi et/ou en l’autre
- Trouble de l’estime de soi
- Idées fixes et ou obsédantes
- Annonce d’une maladie / accompagnement dans le cadre d’une maladie
- Deuil
A quoi ça sert un psy ?
Ça sert à ce que vous voulez et à ce que vous pouvez 😉 !
J’ai déjà vu un « psy » mais ça ne m’a pas aidé : alors à quoi ça sert d’en revoir un ?
Pour un tas de facteurs X ou Y, il arrive de se retrouver dans cette situation.
Ce n’était peut-être pas le « bon » professionnel pour nous à ce moment-là de notre vie, pas la bonne pratique pour nous ou à ce moment-là de notre vie, pas le bon moment…
Nous n’avons pas de jugement à avoir là-dessus : nous pouvons seulement essayer d’identifier ce qui s’est passé et essayer d’en prendre conscience.
C’est une étape très importante qui n’est certes, pas aisée, mais c’est seulement après avoir avancé dessus que cela indiquera le chemin à prendre.
Comme nous l’avons vu au-dessus, il y a plusieurs métiers dans le domaine de la « psy ». Et il y a tout autant d’individus qui l’exercent ! Si la pratique que vous aviez choisie à l’époque vous convenait, mais que le professionnel consulté à ce moment-là ne convenait pas : changez ! Si c’est la pratique qui ne vous convient pas : orientez vous sur autre chose !
Peut-être allez-vous en conclure que les métiers de la « psy » ne vous conviennent pas ? Et alors ?
Justement, il existe tellement de critères ! Comment bien choisir son « psy » ?
Avant toute chose et pour simplifier : vous pouvez procéder par élimination des pratiques qui ne vous conviennent pas (qui ne conviennent pas aujourd’hui ou ne vous conviennent pas « tout court »). Commencez par celles dont vous connaissez l’existence et non les autres, sinon cela peut vous perdre.
Ensuite il n’y aura malheureusement (ou heureusement : question de point de vue) pas de bon ou de mauvais choix.
Telle ou telle pratique n’est pas systématiquement plus adaptée pour tel ou tel symptôme ou pour telle ou telle problématique.
Les fameuses phrases que vous pouvez entendre, du type : « moi j’avais ci et j’ai fait ça, c’était super, ça a trop bien marché donc il faut que tu fasses ça » : oui… mais non 😉 !
Le choix d’un professionnel de santé reste personnel et individuel. J’ai tendance à dire qu’un « psy » c’est comme une chaussette, cela peut convenir à beaucoup de personnes mais pas forcément à tout le monde. L’important c’est de vous sentir à l’aise avec la pratique et avec l’individu qui l’exerce.
Attention, il est tout à fait normal de se sentir un peu gêné ou mal à l’aise pendant les premières rencontres avec le praticien : cela ne voudra pas forcément dire que ce n’est pas le bon choix. Comme indiqué précédemment : essayez d’identifier ce qu’il se passe, et demandez-vous si cela est habituel, chez vous, d’être dans cette attitude avec des inconnus? Vous pouvez aussi communiquer ce ressenti à votre psy : c’est une « porte d’entrée » comme une autre !
Une autre réflexion à mener : qui a dit que nous ne devions voir qu’un seul psy ? Vous pouvez très bien consulter plusieurs psy, de même métier ou non, de même pratique ou non.
Idem : ce n’est pas parce que nous voyons un ou plusieurs psys que nous ne pouvons pas faire autre chose ! Nous pouvons très bien allier cette cela avec d’autres métiers (sophrologue, acupuncteur etc…) ou d’autres activités visant à nous faire du bien (le sport, la musique, le théâtre, la lecture, la cuisine etc…)
Surtout faîtes comme vous le sentez, comme vous le pouvez et… c’est déjà bien suffisant !
Ça dure combien de temps ?
Le temps d’une séance est cadré par le praticien. Pour ce qui est du nombre de séances « à faire » cela peut dépendre des pratiques et/ou de vos objectifs. Il n’y a pas vraiment de réponse à cela ni de normes MAIS rappelez-vous que vous pouvez arrêter à tout moment votre travail. C’est vous qui décidez !
Comment ça se passe chez un « psy » ?
Comme vu précédemment, nous allons en général chez un psy avec une demande. Elle peut être précise voire floue : peu importe. Nous nous retrouvons là-bas pour une raison, et non pas parce que nous avons « vu de la lumière » (quand bien même cela pourrait aussi constituer une raison de consulter 😉).
Quoi qu’il en soit, le psy vous accueille vous, ainsi que votre demande. Et il s’intéresse à cela en mobilisant les outils dont il dispose et qu’il vous propose.
En fonction de son métier, de la spécificité de sa pratique ou tout simplement de lui-même : vous allez travailler, ensemble, sur vous-même.
Pour vous représenter plus facilement les choses, voici un exemple concret de « comment se passent les choses avec moi » :
Lou D, Psychologue : Je reçois au sein du cabinet Terre Happy sur Lyon 1er (mais aussi à distance), toutes personnes désireuses de rentrer dans une démarche d’accompagnement avec un psychologue.
Par téléphone, par mail (ou autre?) nous fixons une première rencontre. Celle ci à pour objectif de faire connaissance ensemble et elle nous permet de voir si nous pouvons travailler ensemble. Entre autre, cela implique de savoir si vous vous sentez plutôt à l’aise dans le lieu, avec moi, si j’ai les compétences nécessaires pour vous accompagner, si cela vous convient, etc.
Nous « déterminons » à la fin de cette heure, le rythme des séances. Celui-ci est variable et évolutif, car il dépend de votre quotidien, des situations et des événements que vous traversez. Ainsi les séances peuvent être plus rapprochées ou plus éloignées entre elles.
Etant donné mon approche thérapeutique (« rapidement » explicitée dans la partie précédente « description du psychologue »), il n’y a pas de nombre de séances minimum à faire. Comme je l’évoquais plus haut, et quand bien même ce serait le cas : vous faîtes en fonction de votre ressenti et de vos possibilités.
Bien entendu, nous évoquons tout ceci (et bien plus) ensemble lors de nos séances !
Je vous invite à me poser vos questions ou à réagir à ces articles .
Sachez que le cabinet Terre Happy reste à votre écoute !
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