Pour commencer l’année de l’Eros (dieu grecque de l’amour ♥) quoi de plus logique que de parler un peu plus de Q…i ?
Cela me paraissait tout trouvé car, pour (s’)aimer, autant faut-il déjà pouvoir se connaître et se comprendre ! Franchir la porte du QI, c’est chercher à le faire en passant par la lecture de son fonctionnement intellectuel.
Afin de pouvoir identifier quelles peuvent être les réponses que notre QI apporte sur nous, et en quoi cela peut nous servir, autant faut-il déjà connaître ce que c’est, comment il se présente, se mesure et s’interprète…
LE QI : C’EST QUOI ?
Pour comprendre cette notion de QI (Quotient Intellectuel) nous allons rapidement et brièvement remonter à la source. L’idée de pouvoir mesurer l’intelligence remonte à la fin du 19ème siècle (début de la psychologie scientifique). Sir Francis Galton (scientifique anglais) est l’un des premiers qui se tente à créer un test de l’intelligence, afin de pouvoir démontrer et quantifier les qualités héréditaires d’un individu. Sa collaboration avec McKeen Cattell (professeur en psychologie – Etats Unis) fait apparaître en 1890 le terme de « mental test » (tests mentaux) ainsi que leur application aux Etats Unis.
En 1905 le gouvernement français mandate Alfred Binet (psychologue français) et Théodore Simon (psychiatre français) pour créer un test qui permettrait de voir les capacités cognitives d’un enfant. William Stern (psychologue allemand) apporte quelques temps plus tard la notion de Quotient Intellectuel. Après avoir lui aussi travaillé sur la mesure de l’intelligence, David Weschler (psychologue américain) crée en 1955 l’échelle de mesure du QI pour les adultes.
Aujourd’hui, il existe deux types de QI (et oui 😊) :
- le classique (calculé avec le test Binet-Simon et la NEMI [Nouvelle Echelle Métrique de l’Intelligence])
- le standard (calculé avec le WIPPSI, le WISC et le WAIS)
Le QI classique est celui basé sur l’échelle de Binet-Simon. A travers des exercices de connaissances, raisonnement, vision à travers l’espace et de mémoire, il est une aide au diagnostic du développement cognitif chez les enfants entre 7 et 15 ans.
Cela permet de déceler des troubles psychologiques et des pathologies comme les dys (dyspraxie, dyslexie etc…) mais également les enfants à potentiel différent.
Ce QI se calcule par la formule suivante = (âge réel : âge mental) x 100.
Le QI standard fait référence aux tests proposés par David Weschler. Contrairement à l’échelle de Binet-Simon, les tests de QI standard proposent une version adaptée aux adultes. Ainsi, comme il s’agit de tests pour enfants et pour adultes, c’est souvent au QI standard auquel nous faisons référence lorsque nous parlons des tests de QI « sans préciser lequel ».
Dans les tests de Weschler on ne parle plus d’âge mental, mais les résultats obtenus permettent de déterminer le « rang » auquel se situe la personne par rapport au reste des individus de sa tranche d’âge à travers des exercices de compréhension, de mémoire etc…
Il existe 3 échelles de Weschler :
- Le WPPSI (Wechsler Preschool and Primary Scale of Intelligence) : pour les petits à partir de 2 ans et 6 mois jusqu’a 7 ans environ
- Le WISC (Weschler Intelligence Scale for Children) : pour les jeunes de 6 à 16 ans
- Le WAIS (Weschler Adult Intelligence Scale) : pour les personnes compris entre 16 et 80 ans
Celles-ci sont réévalués tous les 10 ans pour qu’elles soient toujours adaptées et représentatives des compétences de la population actuelle (cf. effet Flynn).
COMMENT MESURER ET COMPRENDRE LE QI?
Seuls les tests précédemment évoqués permettent de calculer votre QI en respectant les règles d’un test psychométrique (la science de la mesure des caractéristiques psychologiques des individus).
Que ce soit pour obtenir son QI classique ou standard, il est indispensable que les tests soient effectués avec un(e) psychologue. En effet, les tests de QI gratuits sur internet ou autres sont plus que douteux et ne sont absolument pas fiables, ni valables, au niveau statistique et interprétatif. NB : pour un test de QI standard (les échelles de Weschler : WPPSI, WISC ou WAIS) comptez en moyenne entre 1H30 et 2H30 de passation.
Pour comprendre le QI standard obtenu dans un de ces tests, nous nous servons de la courbe de Gauss (aussi appelée courbe de normalité). La voici :
ATTENTION : la valeur du QI standard est seulement la moyenne d’autres valeurs exprimées dans le test. Ainsi, ce score est fiable et représentatif de nos capacités globales si et seulement si les autres scores obtenus sont homogènes. Si les autres scores obtenus sont trop hétérogènes, alors ce résultat n’a aucun sens statistique ni interprétatif. Dans ce cas, il sera plus intéressant d’étudier les autres valeurs.
NE PAS CONFONDRE QI, INTELLIGENCE QUANTITATIVE OU JUGEMENT DE VALEUR :
La mesure de l’intelligence telle que nous la comprenons dans les tests de QI ne correspond pas à un jugement de valeur !
Nous avons malheureusement tendance à dire et à penser, par rapport à cette courbe de Gauss, qu’avoir un score de 120 (par exemple) au test de QI voudrait dire que nous sommes plus intelligents que les autres et que si nous sommes à 80 nous sommes « bêtes », etc.
Plusieurs facteurs nous ont conduit à cette déformation et donc à une mauvaise compréhension de la valeur interprétative du QI. Le fait d’avoir été confrontés à un système de notation pendant une bonne partie de notre vie va influencer notre regard sur ces tests. Nous pouvons par exemple penser que les statistiques présentées fonctionneraient comme des notes avec l’idée que « plus je suis haut, mieux c’est ». De plus, nous avons souvent associés des termes suggérant une supériorité, voire impliquant un superlatif lorsque l’on parlait des individus présentant un QI d’environ 120 et plus. « Génie », « prodige », « surdoué », « précoce » et j’en passe. NB : nous utilisons plutôt aujourd’hui les termes de « haut potentiel » voire de « zèbre ».
Ces tests ne mesurent pas la quantité de l’intelligence (c’est-à-dire si vous avez plus d’intelligence qu’une autre personne), mais la qualité de votre intelligence. À nouveau : la qualité d’une intelligence n’est pas un jugement de valeur.
Le mot intelligence est lui aussi très connoté. Cependant, si l’on s’en tient au sens littéral de ce mot, cela veut seulement exprimer « la façon dont un individu va s’adapter à son environnement ». Pour nous adapter à notre environnement nous avons besoin de survivre, et pour cela nous devons subvenir à nos besoins et nous protéger. Ainsi nous allons mettre en place des stratégies, des opérations et des solutions qui nous permettent cela : c’est ça l’intelligence !
Ainsi tous les êtres humains (ou tous les être vivants) que vous côtoyez sont intelligents, car ils sont en vie. S’ils le sont c’est que, logiquement, ils arrivent à survivre à leur environnement donc à s’adapter à celui-ci ! CQFD
Les tests de QI standard vont simplement nous signifier quelle est notre façon, à nous, de nous adapter à notre environnement en fonction des individus de notre tranche d’âge.
EN QUOI CONNAÎTRE MON QI VA M’AIDER ?
Parmi les idées préconçues autour du QI et des test de QI, on retrouve souvent celle qui consiste à faire un rapprochement avec la notion de « diagnostic ». « Je dois faire un test de QI car ça ne va pas très bien à l’école ». La démarche pour un test de QI est souvent liée et associée à l’idée « qu’il y aurait quelque chose qui ne va pas ».
Alors que, comme nous venons de le signifier, chaque résultat obtenu au QI va avoir un sens et traduit quelque chose sur nous et de nous, sans jugement.
Lorsque l’on suit la courbe de Gauss avec le regard que nous venons d’exprimer, nous allons pouvoir tenir ce discours :
- Si j’obtiens un QI standard entre 90 et 110 cela veut dire que j’ai un fonctionnement qui correspond à 50% des individus de ma tranche d’âge. Cela ne veut pas dire que c’est « normal » ou « moyen » (ou quoi que ce soit qui viendrait juger ce fonctionnement).
- Si j’obtiens un score en dessous de 90 ou au-dessus de 110, cela veut dire que mon fonctionnement est différent de celui des 50%. Cela ne veut pas dire qu’il est mieux ou moins bien, cela veut simplement dire que le pourcentage d’individus de la tranche d’âge à laquelle j’appartiens est moins élevé. Donc peu d’individus de ma tranche d’âge ont le même type de fonctionnement que moi.
Ainsi dans tous les cas, l’idée de ces tests de QI va d’être de pouvoir visualiser notre façon de fonctionner par rapport aux autres personnes. Et chacun de ces fonctionnements va forcément impliquer quelque chose de particulier pour nous.
Pour comprendre cette idée il faut imaginer que le cerveau serait comme une machine. C’est-à-dire qu’il y a une mécanique à l’intérieur et que celle-ci va déterminer la façon dont « l’objet » va avancer.
Le QI c’est « juste » ça, une mécanique qui va influencer notre façon de voir les choses, nos réactions émotionnelles, notre relation aux autres et à notre environnement etc. Ainsi chacun de nous peut se diriger vers les tests de QI pour en apprendre plus sur lui et avoir ces réponses : pas besoin d’un « problème » ! L’explication de notre fonctionnement et de ses spécificités nous sera amenée par le professionnel, qui va nous remettre un compte rendu avec nos résultats et leur sens.
De plus cette mécanique ne changera pas : c’est-à-dire que si nous passons le test à 10 ans, 30 ans ou 80 ans notre QI standard sera sensiblement pareil à chaque fois ! (Sauf bien évidement accident ou toxiques qui modifient la plasticité neuronale).
Bien sûr que nous évoluons et que lorsque nous avons 10 ans ou 80 ans nous ne réagissons pas ou n’avons pas le même regard sur les choses, MAIS c’est le même cerveau et donc la même mécanique qui est à l’origine de tout cela.
Ainsi passer un test de QI va permettre à chacun de nous de se saisir de cette machine afin de connaître et comprendre son fonctionnement. Cela va entre-autre permettre de se rassurer, de mettre des mots sur des difficultés ou des blocages que l’on peut rencontrer face aux autres ou notre environnement, etc.
Connaître son fonctionnement et le comprendre c’est à la fois : porter des lunettes qui sont adaptées à notre vue, et pouvoir retrouver une certaine mainmise sur les choses. Car ça y’est : nous avons enfin le mode d’emploi et des clés pour le faire !
Dans cette optique, le cabinet Terre Happy reste à votre écoute à distance ou sur Lyon 1er.
♦ Pour en savoir plus :
Toujours dans l’idée d’en apprendre plus sur soi, mieux se comprendre et plus si affinités, j’avais abordé d’autres notions comme l’échec, les émotions, le harcèlement… N’hésitez pas à les lire !
1 Comment
zahrae
Très bonne article ravie de le lire.
Leave A Comment
Your email address will not be published. Required fields are marked *